La prise de décision consiste à examiner les options et les comparer pour choisir une action ou une solution. Il est important de définir au préalable la problématique, les types de solutions et les critères qui définiront le choix. Les différentes solutions sont discutées en groupe et argumentées avant de passer à la phase de choix.

Recherche de consensus

Dans le cas le plus simple, cette décision peut se prendre naturellement autour d’un consensus qui se dégage facilement. Pour faciliter une recherche de consensus, on peut séparer le groupe (jusqu’à 40 personnes) en sous-groupes de 4 à 6 personnes. Chaque sous-groupe choisit un rapporteur et débat environ 10 minutes. Au bout du temps imparti, tous les rapporteurs changent de groupe et exposent une synthèse du débat précédent. Les groupes désignent un nouveau rapporteur et débattent une nouvelle fois pendant le même temps. Et ceci jusqu’à ce que tous les rapporteurs aient sondé tous les groupes. Une synthèse globale est alors faite et sert de consensus.

Si aucun consensus n’est encore atteint, d’autres solutions doivent être mises en œuvre.

Décision par consentement

La prise de décision par consentement se différencie de la prise de décision en consensus par le fait qu’on recherche la meilleure solution acceptable par tous (personne ne dit non) et non une solution qui a l’accord de tous (tout le monde dit oui).

Cela sous-entend que lorsque l’on prend une décision par consentement, on ne va pas chercher la «meilleure solution» mais partir du principe qu’une bonne décision est celle qui respecte les limites de ceux et celles qui devront vivre avec, et qui permettra de faire avancer le groupe.
Un groupe qui prend des décisions par consentement préfère travailler sur la base d’une proposition apportée par l’un des membres, de façon à l’améliorer collectivement jusqu’à ce que tout le monde puisse vivre avec.
En consentement, aucune décision ne sera prise si l’un des membres y oppose une objection raisonnable(1). Cette règle permet d’explorer les limites et les tolérances de ceux et celles qu’elle risque d’affecter. Lors de son application concrète, on accepte aussi le fait que la solution prise pourra être reconsidérée à un moment s’il s’avère qu’elle ne fonctionne pas.

(1) A la différence d’une obstruction qui est une tentative de bloquer la décision, une objection concerne ce que la personne considère être des limites pour elle et pour la mise en oeuvre du projet.
Une objection est raisonnable si :
– elle valorise la proposition par l’intelligence collective du groupe
– elle élimine la proposition, en la rendant impossible à réaliser (on gagne du temps en passant à une autre proposition)
– elle est argumentée de manière claire et convaincante
– elle n’est pas une manière détournée, consciemment ou non, d’exprimer une préférence ou une autre proposition

Pour aller plus loin : lagonette.org, kronos.fr université du nous

Techniques de vote

Un vote peut être organisé pour aider à la prise de décision.

Le vote sert à prioriser toutes les idées qui ont été générées lors des discussions ou brainstorming préalables. Il permet de trouver rapidement des solutions à mettre en œuvre et permet à l’animateur de rester neutre dans le choix de celles-ci. De plus, il légitime collectivement ces solutions. Le vote permet en outre l’acceptation des résultats avec une perception d’égalité, d’équité et de transparence « démocratique ».

Le vote peut être :

  • simple : 1 personne = 1 voix, exprimée à main levée, à bulletin secret, ou autre. L’avantage est la traçabilité du processus qui permet de prouver le résultat mais si les votants sont en nombre pair, on peut tomber sur une égalité qui n’aboutira pas à une prise de décision ;
  • pondéré : cela augmente la perception des écarts en donnant des poids différents aux votes. Par exemple on peut donner trois bulletins de vote ayant des poids différents (5 points, 3 points, 1 point) à chaque participant qui affecte chacun de ses bulletins à chacune des trois solutions qui sont proposées. Les résultats sont sommés et les conclusions tirées.

Les modalités du vote peuvent être diverses : vote en présentiel, vote électronique si la communauté sondée est grande.

Appel à un tiers

Une autre technique d’aide à la prise de décision peut être la demande à un tiers. En effet, si aucun consensus ne se dégage et si le débat prend une tournure trop conflictuelle voire affective, la demande à une personne extérieure de confiance, moins impliquée permet de prendre conseil et de disposer d’un autre éclairage sur les solutions à choisir. La décision finale appartient au groupe initial. Il est important de garder à l’esprit que des concessions peuvent être nécessaires pour aboutir à une décision.

Enfin, si la prise de décision s’avère impossible, il est fort probable que l’analyse du problème ou objet du débat ne soient pas bien posés, hiérarchisés et que les solutions envisagées ne soient pas adéquates. Dans ce cas, un repositionnement et une nouvelle analyse du problème est nécessaire (voir paragraphe analyse du problème en vue d’une prise de décision).