La nature même du réseau et des relations non hiérarchiques entre ses membres rendent centrale la question de la motivation. De nombreux leviers peuvent -et doivent- être actionnés.

Actifs/ Passifs : Faut-il exclure tous ceux qui ne font rien ?

Dans un grand groupe qui s’insrit dans la durée , le % des pro-actifs  (ceux qui proposent, qui sont à l’initiative) est relativement constant : entre 1 et 5 %. 10 à 20% des membres sont réactifs (ils répondent positivement aux demandes et réagissent). Le reste des membres est passif ou observateur.

Attention : cette règle ne fait pas référence à une personne mais à un rôle qui peut évoluer avec le temps pour une même personne en fonction, par exemple, de son intérêt pour le sujet traité, de sa disponibilité, du sentiment de la “place disponible” au sein du groupe : les “passifs” sont susceptibles de devenir actifs quand les conditions changent. Il est donc important de prendre soin de ces personnes en les informant de ce qui se passe dans le réseau pour leur laisser l’opportunité de devenir actives.

(1)William C. Hill, Participation inéquality, 1992, d’après Jean-Michel Cornu (cornu.viabloga.com)

Comment renforcer l’implication des membres ?

Le sentiment d’appartenance et la reconnaissance constituent les bases nécessaires à l’investissement de chacun dans le réseau. Par ailleurs, il est essentiel de créer et d’entretenir un climat de confiance entre la structure d’animation et les membres, à l’intérieur de la structure d’animation, entre les membres, entre le réseau et les institutions. Écoute, dialogue, organisation, transparence sont les piliers de cette confiance.

Les niveaux d’implication des membres du réseau évoluent évidemment au cours du temps en fonction des activités propres de chacun et de ses centres d’intérêt. L’idée n’est pas que tout le monde soit actif en même temps mais que la dynamique du réseau et la motivation individuelle donnent à chacun la possibilité d’avoir une place reconnue et de contribuer ainsi aux objectifs du réseau.

Concrètement, il est, par exemple, important de :

– diversifier les types d’actions pour permettre à tous les membres du réseau ayant des sensibilités différentes de se mobiliser selon leurs compétences spécifiques et centres d’intérêts ;

– favoriser les échanges au travers de moments conviviaux plus ou moins formalisés, des temps de discussion libre au cours d’évènements (assises, de journées thématiques…) Dans ce cas, l’apport de l’animateur n’est pas de prévoir le contenu du temps d’échange, mais de penser le cadre du moment (lieu, durée, logistique) et d’être vigilant à ce que chacun y trouve son compte y compris les plus introvertis ;

– mettre en avant, autant que possible, les bilans positifs (que les retours soient internes ou externes), les investissements, les réussites qu’elles soient individuelles ou collectives. Ceci peut être fait dans un bilan annuel, lors d’une formation, lors de rencontres, etc. ;

– lorsque des points négatifs sont soulevés, mettre plutôt le focus sur les axes d’amélioration et accompagner les acteurs dans l’identification de ces axes et sa traduction en plan d’action.

Concernant la reconnaissance des membres du réseau, il est très important de prendre le temps de reconnaître le travail effectué, remercier, encourager les initiatives. Ces remerciements auront plus de valeur s’ils sont adressés en public.